Début octobre, la majorité actuelle s’était félicitée de l’inscription du projet de campus de l’hôtellerie et de la restauration dans le château de Largentière au sein du Contrat de Plan Etat-Région (CPER) qui formalise les engagements financiers de l’Etat et de la collectivité régionale en faveur de projets locaux. Si cette inscription pourrait constituer un premier jalon pour cette opération dont le coût est estimé à 12 millions d’euros, les zones d’ombre perdurent et appellent la plus grande vigilance.
Pour mémoire, en janvier 2022, le conseil municipal avait délibéré afin de vendre le château de Largentière, fleuron du patrimoine de notre commune, pour 1 € symbolique à la région Auvergne Rhône Alpes, une décision à laquelle les élus de Demain Largentière s’étaient opposés. Dans le même temps, la commune de Largentière continuera à assumer seule la dette liée à la réfection de la toiture du château durant de nombreuses années.
Alors que le Contrat de Plan Etat-Région 2015-2020 prévoyait une enveloppe de 450 millions d’euros pour les projets ardéchois, le CPER 2021-2027 présenté par Laurent Wauquiez consacre une enveloppe de 179 millions d’euros à notre département pour la période 2021-2026, un montant 2,5 fois inférieur à celui de la période antérieure.
Aujourd’hui, le montant dévolu à chacun des 18 projets ardéchois n’a pas été communiqué : nous ignorons donc encore l’effort financier en faveur du projet de campus de l’hôtellerie et de la restauration que l’Etat et la région sont prêts à produire. 18 projets ont été retenus en Ardèche, ce qui représente une moyenne de 2,9 millions d’euros par projet, un montant de très loin inférieur aux 12 millions d’euros que la région devra réunir pour mener à bien cette opération.
Enfin, le CPER constitue un levier qui doit être complété par des cofinancements des collectivités territoriales, départements et communes concernées. Un principe de parité est généralement retenu : 1€ investi par l’Etat, 1€ investi par la région et 1€ pour les collectivités concernées par de grands projets. Quoiqu’elle ne soit plus maître d’ouvrage de cette opération, tout laisse à penser que la commune de Largentière, dont la santé budgétaire est déjà fortement dégradée, pourrait être appelée, avec le département de l’Ardèche, à prendre part au financement de cette opération, un effort qu’elle pourrait actuellement difficilement produire.
Aujourd’hui, alors que le château de Largentière constitue un bien commun pour les Largentiérois et, pour beaucoup, un élément de leur identité, Demain Largentière déplore les incertitudes qui pèsent sur le financement de ce projet ainsi que le manque de transparence, de visibilité et de concertation qui l’accompagne.
Retour sur le dernier conseil municipal qui en parle…